Le radiologue suédois Sven Ivar Seldinger décrivit en 1953 une méthode originale de cannulation artérielle percutanée permettant la réalisation d’artériographie. Cette méthode fut par la suite adaptée pour la mise en place de cathéters veineux centraux.
Technique : le site doit être préalablement tondu et préparé de façon chirurgicale (asepsie rigoureuse, mise en place de champs ou d’allaises protectrices, utilisation de gants stériles). Après réalisation d’une anesthésie locale sous-cutanée, la veine est ponctionnée par un trocart de petit diamètre, dans lequel un guide métallique flexible en « J » est inséré. Le trocart est ensuite retiré en coulissant le long du guide, et remplacé grâce à des mouvements de rotation par un dilatateur en polyéthylène afin d’élargir l’orifice cutané et faciliter l’insertion du cathéter. Enfin, le cathéter est inséré autour du guide, et le guide est retiré. Le cathéter est flushé à l’aide d’une solution isotonique héparinée, solidement fixé à la peau et protégé par un bandage.
Si nécessaire, la position du cathéter peut être contrôlée par radiographie (matériel radio-opaque), et/ou par échographie.
Cette méthode dite « over the wire » limite les traumatismes veineux, mais aussi peri-veineux car l’aiguille utilisée pour ponctionner la veine est de petit diamètre (généralement de 18 Ga, alors que le diamètre du cathéter est de 14 Ga). Le cathéter utilisé est long (20 cm) et souple, et en polyuréthane (peu thrombogène), ce qui lui permet d’être laissé en place plus longtemps qu’un cathéter classique, en moyenne de 8 à 15 jours. Les cathéters veineux centraux sont indiqués pour l’administration de fluides et de médications chez des patients nécessitant une thérapie de longue durée, ou pour la réalisation de prélèvements sanguins ou de mesures de pressions veineuses. Le cathéter peut contenir une ou plusieurs lumières, permettant par exemple l’administration de médications en parallèle d’une fluidothérapie ou d’une nutrition parentérale, et évite ainsi les effets « bolus ».
Les cathéters veineux centraux sont utilisés chez les chevaux adultes et les poulains. Les principaux sites d’insertion sont la veine jugulaire, la veine céphalique (poulains), et la veine thoracique latérale (chevaux adultes).
Cette technique nécessite une organisation optimale, afin d’éviter toute contamination du site de ponction et du cathéter. Un deuxième manipulateur portant des gants stériles peut ainsi s’avérer utile à la mise en place du matériel, surtout si la procédure n’est pas régulièrement réalisée. Une contention efficace de l’animal est indispensable au bon déroulement des opérations : une tranquillisation est nécessaire si le manipulateur est peu habitué et/ou pour les chevaux difficiles. Chez le poulain, la mise en place se fait en décubitus latéral, sous contention manuelle (parfois suffisante chez le poulain nouveau-né ou débilité) et sedanalgésie adaptée.
Bien que limitées, les infections sont possibles. Les autres complications décrites sont la rupture ou l’embolisation vasculaire par le guide.